Interview de Claude-Henry Joubert

Portrait du compositeur Claude-Henri Joubert

Interview de Claude-Henry Joubert par Nicolas Rivenq


Permets-moi de te poser quelques questions sur le concerto pour contrebasse solo et orchestre de contrebasses pour le festival de « Mardi Graves ». Est-ce une commande du festival et une composition pour création dans l’édition à venir du festival Mardi Graves en février 2023 ?


J’ai beaucoup écrit pour la contrebasse. Je pensais, depuis un moment, à la composition un concerto pour contrebasse avec accompagnement d’un orchestre de contrebasses, œuvre destinée à être éditée. Puis j’ai informé Jean Ané de l’avancement de ce projet. Il m’a aussitôt proposé de le programmer lors du Festival Mardi Graves de 2023. Et Bernard Cazauran m’a fait l’amitié et l’honneur de participer, comme soliste, à ce projet : magnifique ! Concernant l’édition, j’ai changé d’avis. Ce concerto ne sera pas édité mais sera (après la création) envoyé gracieusement à ceux qui voudraient le programmer. Ne pas éditer des œuvres est une habitude chez les compositeurs de sardanes catalanes ; et je suis compositeur de sardanes…

Je sais que tu écris pour beaucoup d’instruments différents de l’orchestre, est-ce une habitude pour toi d’écrire pour des instruments graves? J’écris pour tous les instruments de l’orchestre.



J’ai écrit il y a deux jours mon opus 701 ! J’ai spécialement écrit pour les cordes, car je suis altiste. Mais, adolescent, j’ai étudié la contrebasse. Je suis même titulaire d’un 1er prix du Conservatoire d’Orléans ! Mon catalogue pour la contrebasse est donc bien fourni.

Comme pour l’Hippopotame Gaëtan ou Rhinoféroce, où. tu écris pour le violoncelle, la flûte et le piano penses tu à un animal particulier? Dans le Carnaval des Animaux de Saint-Saëns, l’éléphant est joué par la contrebasse.


Une de mes premières œuvres, pour un quatuor de contrebasses, est intitulée : Variations sur « Si j’étais un petit oiseau »…

On m’a dit que la contrebasse est l’instrument à corde qui a la plus grande étendue. Ravel dans l’Enfant et les Sortilèges utilise des sons harmoniques sur la corde de sol et sonne comme un hautbois.


Les contrebassistes d’aujourd’hui sont prodigieux ! La contrebasse n’a pas de limites. Est-ce que tu vises à exploiter tous les registres et toutes les possibilités de la contrebasse dans cette œuvre? Non ! ce concerto est d’une facture très traditionnelle. Mais aussitôt terminé, j’ai pensé à en écrire un autre, beaucoup plus libre et innovant.

Remets-tu en question la notion de contrebasse comme instrument tout terrain, pas forcément comme un instrument grave ? Ton amitié pour Bernard Cazauran et Jean Ané te pousse t’elle à de nouveaux projets?


Je serai toujours disposé à travailler avec Jean Ané et Bernard Cazauran. Ils sont merveilleux, de fantaisie, de sérieux, de compétences, d’amitié… Et j’aime le Festival Mardi Graves »…

Ton goût pour les instruments graves te porte t’il vers d’autres instruments ou d’autres formations?


En 2018, Mardi Graves m’a commandé une œuvre assez originale : SIX DANSES SI DENSES, Trio pour basson, euphonium (ou tuba) et contrebasse  À Saint-Jean de Védas, ce trio a été donné avec une partie supplémentaire d’octobasse jouée par Nicola Moneta.  Quel plaisir !
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